L’intégration verticale est une stratégie d’entreprise relativement rare de nos jours. Peu d’entreprises la pratique encore car l’heure est plutôt à l’allégement des coûts de structure et à la réduction des coûts. Parmi les grands groupes qui la pratique encore on pourrait citer Samsung, Swatch mais ces dinosaures sont en voie d’extinction (alors que l’intégration verticale peut constituer un avantage concurrentiel).
À lire également: SIAL Paris 2018 : quelles sont les tendances du marché de l'alimentation ?AU SIAL 2012 nous avons rencontré Fabrice Oger, le directeur des ventes de Daregal, une PME de 240 employés, qui nous fournit un autre bel exemple de réussite grâce à l’intégration verticale. Spécialisée dans le secteur des herbes aromatiques (séchées et surgelées), Daregal a su innover dans ses processus mais également dans ses produits.
Une intégration verticale réussie
Au contraire de la majorité des sociétés de l’agro-alimentaire, Daregal maitrise l’entièreté de la chaîne de valeur : production, sélection et hybridation des semences sont les premières activités de cette chaîne et Fabrice nous expliquait par exemple que Daregal dispose d’une collection de 150 sortes de basilic. Bien que l’entreprise ne dispose pas de ses propres champs, des contrats à long-terme lui permettent de s’assurer de la constance dans la production. Les machines de récoltes sont également développées en interne et ces compétences en ingénierie se retrouvent dans le développement des processus de séchage et de surgélation que Daregal protège jalousement.
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Innovations produit et process
Dans le cas de Daregal l’innovation se base à la fois sur les produits et sur les processus. Une de ces innovations gagna d’ailleurs un prix au SIAL cette année. D’un point de vu stratégique (analyse des 5 forces de Porter) elle résulte d’une « intégration avant », c’est-à-dire que la compétence de base de Daregal (le surgelé) a été dépassée pour proposer un produit à plus forte valeur ajoutée au marché. Dans le cas présent il s’agit d’un produit prêt-à-consommer directement par le consommateur final. Ce que Daregal a inventé c’est un sachet de thé surgelé. La technologie est la même que pour les sachets de riz pré-dosés (un sachet plastique micro-perforé et résistant au-delà de 100°C). Le sachet contient soit des feuilles de menthe, soit des feuilles de basilic surgelé et pour avoir goûté le résultat est bluffant et proche du frais.
Notre avis :
Au-delà des aspects gustatifs qui ne laissent pas l’ombre d’une critique, nous avons discuté avec Fabrice Oger d’un possible désavantage de ce produit. Où doit-il trouver sa place ? S’agit-il d’un produit surgelé qui se retrouvera coincé et invisible dans les congélateurs des supermarchés ? Ou bien s’agit-il plutôt d’un produit qui a sa place au rayon petit-déjeuner malheureusement pas équipé pour accueillir des surgelés ? Peut-être que c’est ainsi que le sort de cette innovation se retrouve déjà scellé … à moins que les distributeurs soient assez flexibles pour adapter leurs rayons.
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