IntoTheMinds a réalisé un sondage auprès de 472 dirigeants d’entreprises pour mesurer leurs perceptions de l’impact de la guerre en Ukraine sur leurs affaires. A travers cette étude, nous avons cherché à comprendre si la situation géopolitique, tendue, affectait leur moral et impactait leurs décisions en matière d’emploi et d’investissement.
Les résultats sont surprenants à plus d’un titre car ils montrent une grande résilience psychologique et des attentes positives quant à l’évolution à 12 mois. Nous mettons en exergue des différences de perception entre PME’s et grandes entreprises, mais également entre hommes et femmes. Les femmes sont plus pessimistes, ce qui fait écho à notre étude sur l’esprit d’entreprendre.
Si vous n’avez que 30 secondes
- Une étude a été menée sur 472 dirigeants d’entreprises afin de mesurer leur moral et leurs perceptions de la guerre en Ukraine
- A un horizon de 12 mois, le moral est au beau fixe et 67% anticipent une évolution positive de l’activité de leur entreprise
- Ils sont 45% à estimer que la situation économique est favorable au recrutement de personnel, et 41% aux investissements
- Seuls 35% perçoivent dans le conflit ukrainien un facteur de ralentissement de leur activité
- 27% estiment que l’impact de la guerre en Ukraine sera négatif en termes de compétitivité
- Les PME estiment en majorité que la guerre n’aura aucun impact, alors que les grandes entreprises sont plus partagées
- L’impact sur la compétitivité est perçu plus négativement en province que dans la capitale
- Seules les grandes entreprises situées dans la capitale pensent que l’impact de la guerre en Ukraine sur l’activité sera positif
- Les femmes sont plus pessimistes que les hommes en ce qui concerne leur évaluation de l’impact sur l’activité et la compétitivité.
Sommaire
- Perceptions des dirigeants d’entreprises à 12 mois
- Décisions en matière d’investissements
- Décisions en matière de recrutements
- Impact perçu de la guerre en Ukraine sur l’activité
- Impact perçu de la guerre en Ukraine sur la compétitivité
- Différences de perceptions en fonction de la taille et de la localisation
- Différences de perceptions entre hommes et femmes
Évolution de la situation économique à 12 mois
Les entreprises n’anticipent pas un ralentissement de l’activité dans les 12 prochains mois malgré le contexte géopolitique tendu et ses conséquences économiques. Ainsi, 67% des décideurs interrogés dans cette étude anticipent une amélioration de l’activité de leur entreprise dans les 12 prochains mois. Seuls 6% s’attendent à subir un impact négatif.
Ce résultat, obtenu pendant les premiers jours de la guerre en Ukraine, démontre la résilience psychologique des décideurs en entreprise. Ils ne cèdent pas à la panique et parient sur la croissance post-Covid pour soutenir l’activité de leurs entreprises.
Impact de la situation économique sur les décisions d’investissements
Le bon moral des décideurs sondés se reflète aussi dans leurs décisions d’investissements. La situation économique actuelle est plutôt considérée sous un angle positif. Ainsi, seuls 14% des sondés estiment que la période est défavorable aux investissements contre 41% qui la jugent favorable. Les grandes entreprises sont 43% à y voir des opportunités d’investissements, contre 36% dans les PME. Il y a donc un peu moins d’entrain de la part des petites et moyennes entreprises.
Impact de la situation économique sur le recrutement
En matière de recrutement on constate ici aussi que les entreprises interrogées sont raisonnablement prudentes. Seule une minorité considère comme inopportun de recruter du personnel dans les 12 prochains mois. La majorité des entreprises interrogées (45%) voient la période comme favorable. Une légère différence est mesurée entre PME (42%) et grandes entreprises (47%).
18% des PME jugent la période comme défavorable aux recrutements contre seulement 14% des grandes entreprises.
Impact de la guerre en Ukraine sur l’activité des entreprises
La guerre en Ukraine a beau être aux portes de l’Europe, les dirigeants d’entreprise ne s’en inquiètent que peu. Seuls 35% pensent que le conflit russo-ukrainien impactera négativement leur activité. La majorité (43%) pense que le conflit n’aura aucun impact sur leurs affaires.
La situation diffère toutefois en fonction de la taille de l’entreprise. On constate ainsi des différences assez nettes entre PME’s (<250 employés) et grandes entreprises. L’enthousiasme des grandes entreprises (24% considèrent l’impact comme positif) ne semble ainsi pas vraiment partagé par les PME’s (15%).
Impact de la guerre en Ukraine sur la compétitivité des entreprises
Les entreprises interrogées ne jugent pas que la crise en Ukraine va impacter leur compétitivité. Plus de la moitié (52%) estiment que cette guerre n’aura aucun impact. 27% s’attendent à un impact négatif et 23% à un impact positif.
Comme pour la question précédente, l’analyse en fonction de la taille des entreprises offre une autre lecture de ces chiffres. Les grandes entreprises (>250 employés) sont seulement 47% à juger que la guerre n’aura aucun impact sur leur compétitivité, contre 63% des PME’s.
Taille et localisation de l’entreprise influencent les perceptions des dirigeants d’entreprise
Dans la dernière partie de cet article nous nous attachons à comprendre comment les résultats varient en fonction de la localisation de l’entreprise et de sa taille.
Nous avons recodé les résultats précédents et avons attribué un score à chaque réponse :
- fort impact négatif = -2
- impact négatif = -1
- ni positif, ni négatif = 0
- impact positif = +1
- fort impact positif = +2
Le graphique ci-dessous fait apparaître la moyenne en fonction de la taille (PME / Grande entreprise) et de la localisation de l’entreprise (capitale / province).
On note que l’impact perçu de la guerre en Ukraine sur l’activité est généralement négatif sauf dans les grandes entreprises situées dans les capitales. Ce sont les PME’s situées dans la capitale qui émettent le plus de craintes.
En matière de compétitivité, on note un effet lié à la localisation. Les entreprises situées en province semblent être plus anxieuses quant à l’évolution de leur compétitivité.
Effet du sexe : les femmes plus pessimistes que les hommes
Pour finir nous examinons les différences de perception qui existent en fonction du sexe du décideur.
Nos résultats montrent des différences significatives en fonction du sexe.
En matière d’activité, les femmes sont légèrement plus pessimistes que les hommes. La moyenne des scores donnés par les femmes est de -0,24 contre -0,11 pour les hommes.
En matière de compétitivité, la différence est plus nette. Les hommes sont optimistes quant à l’amélioration de la compétitivité de leur entreprise, alors que les femmes anticipent une détérioration.
Si ce résultat fait écho à celui sur que nous avions obtenu lors de notre grande étude sur l’esprit d’entreprise, il faut toutefois se garder de conclusions hâtives. Il se pourrait en effet que les femmes soient plus présentes dans certains secteurs d’activités plus enclines à souffrir des effets de la guerre.
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