10 septembre 2021 491 mots, 2 min. de lecture

La galerie Spada : une découverte artistique insolite à Rome

Par Pierre-Nicolas Schwab Docteur en marketing, directeur de IntoTheMinds
Une fois par an je parle sur le blog d’autre chose que de marketing et d’études de marché. Mon intérêt pour l’Art m’avait amené à parler de peinture en 2019 (Carlo Crivelli) et en 2020 (Lorenzo Lotto). Cette année je […]

Une fois par an je parle sur le blog d’autre chose que de marketing et d’études de marché. Mon intérêt pour l’Art m’avait amené à parler de peinture en 2019 (Carlo Crivelli) et en 2020 (Lorenzo Lotto). Cette année je vais vous parler d’une merveille cachée d’architecture que j’ai eu la chance de (re)voir à Rome. Il s’agit de la galerie Spada, un chef d’œuvre architectural de Francesco Borromini qui utilise l’illusion de la perspective forcée. La petite surprise c’est que j’ai trouvé à Rome un autre exemple, méconnu, de cette perspective forcée. Suivez-moi !

Le palais Spada et la galerie Spada

Le Palazzo Spada est le siège du conseil d’Etat italien, un très beau palais du 16ème siècle qui abrite 3 belles salles de peintures anciennes. Une des pièces maîtresses est le Portrait du cardinal Bernardino Spada par Guido Reni (1631).

Le palais fut racheté au 17ème siècle par le Cardinal Spada. Ce dernier demanda au célèbre architecte Francesco Borromini d’y réaliser des modifications. Ce dernier a notamment construit ce qu’on appelle communément la « galerie Spada » (voir ci-dessous).

galerie spada palazzo spada

Il s’agit d’une construction qui se trouve dans une des cours de l’édifice et qui tire parti de la « perspective forcée ». Cette « galerie » donne en effet l’impression qu’elle fait 30 mètres mais ne mesure en réalité que 8,8 mètres. Pour vous rendre compte de la « supercherie visuelle », regardez cette vidéo réalisée avec l’aimable concours d’un des gardiens.


Un autre exemple de perspective forcée à Rome

Si la galerie Spada est sans doute l’exemple le plus fameux de perspective forcée (avec l’escalier du Potemkine à Odessa), d’autres réalisations plus confidentielles se basent sur le même principe.

J’ai eu la bonne surprise de découvrir la chapelle d’Avila lors de ma visite de l’église Santa-Maria-in-Trastevere. La chapelle d’Avila est la 5ème dans la nef gauche de l’église et a été réalisée par un artiste méconnu : Antonio Gherardi (1644-1702). Gerhardi est surtout connu comme peintre (baroque) et comme élève de Pierre de Cortone.

Avila chapen forced perspective by Gherardi in Santa-Maria-in-Trastevere

La chapelle d’Avila est plus connue pour sa coupole que pour son autel. Ce dernier, inspiré sans aucun doute du travail de Borromini au Palazzo Spada, est composé de 3 colonnes et d’un tableau de petite taille forçant l’impression de perspective. Elle a été réalisée en 1686 par Gherardi pour Pietro Paolo Avila.

D’un point de vue architectural on a là quelque chose d’assez unique. Le tombeau est enchâssé directement dans le monument. On ne peut donc pas vraiment parler d’un autel. Et je crois me souvenir que la peinture que vous voyez au fond ne mesure que 80 cm.

Si vous passez par Rome, pensez donc à visiter ces 2 lieux et à les visiter de manière différente en repensant à moi.

Avila chapen forced perspective by Gherardi in Santa-Maria-in-Trastevere

 



Publié dans Divers.

Donnez votre avis

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *