Aujourd’hui nous échangeons avec Patrick Hannedouche, qui administre le site Business Angel France, de la situation des PME et en particulier du financement des startups.
Le ton direct et sans emphase de Patrick lui a attiré la sympathie de nombreux internautes qui sont venus grossir les rangs de ses lecteurs réguliers.
Nous avons interrogé Patrick sur son blog tout d’abord, mais également sur le tarissement du financement aux entreprises et des meilleures stratégies pour convaincre les banques d’ouvrir les cordons de leurs bourses.
IntoTheMinds : Patrick, pouvez-vous nous présenter Business Angel France en quelques mots ?
Patrick Hannedouche : Business Angel France est né avec mon blog comme évoqué ci-dessous. Aujourd’hui, c’est une communauté informelle que je fédère autour de l’écosystème des startups. Demain, l’objectif est de regrouper quelques personnes partageant le même ADN, basé notamment sur le parler-vrai et la passion de l’aventure entrepreneuriale, pour co-construire une approche win-win autour de belles success stories.
IntoTheMinds : votre blog constitue une référence dans la blogosphère consacrée à l’entrepreneuriat. Quelles ont été vos motivations pour démarrer ce blog et ont-elles évolué depuis que vous avez commencé ? Le blog est-il au final une stratégie SEO comme une autre ou y voyez-vous d’autres avantages ?
Patrick Hannedouche : Ma première motivation a été d’écrire et de transmettre mes conseils entrepreneuriaux. Et quand j’ai vu que mon parler-vrai et mon expérience intéressaient quelques personnes, j’ai professionnalisé mon blog (merci au passage à Blog €Commerce).
Pour tout vous dire, je ne savais pas ce qu’était le SEO au début de mon aventure dans la blogosphère ! Maintenant il est vrai qu’il ne se passe pas une journée sans que mon succès d’audience ne nourrisse mon deal flow. Et il y a clairement là matière à structurer une approche, comme je l’évoque dans mes projets 2014-2015 en fin d’interview.
IntoTheMinds : Compte tenu de votre profil d’investisseur et conseiller pour les startups, quels sont les critères récurrents de succès que vous retrouvez parmi les « jeunes pousses » que vous avez été amené à côtoyer?
Patrick Hannedouche : Sans hésiter, la présence d’une équipe complémentaire (compétences, personnalité) autour d’un pilote visionnaire doté d’une bonne capacité d’exécution, d’écoute et de remise en cause.
Ce préalable en place, on peut s’intéresser au marché visé et faire confiance à l’équipe pour qu’elle trouve les bons moyens de l’adresser.
Vous saupoudrez le tout de ténacité et d’humilité et vous êtes bien parti pour une success story.
IntoTheMinds : la situation du crédit aux entreprises semble être préoccupante. Ressentez-vous aussi cette situation en France et quels sont d’après vous les aspects qui permettent de rassurer un banquier ?
Patrick Hannedouche : Bien sûr que la situation du crédit aux entreprises est préoccupante tendue. Maintenant ce n’est pas en pratiquant le « banquier bashing » au quotidien qu’on trouvera la solution.
D’autant qu’à l’heure où tout le monde se plaint de la frilosité de nos banques, je me dois de rétablir la vérité. Alors dans la série «faites ami-ami avec votre banquier», je vous laisse lire mes conseils sur Etes-vous bankable ? Un exemple : « Musclez vos capitaux propres avant d’aller les voir. Les banques, comme les business angels, aiment bien que les créateurs se mouillent financièrement. »
Et j’ajouterai que l’arrivée du crowdfunding dans le prêt aux entreprises va secouer le cocotier du monopole bancaire !
IntoTheMinds : si le recours aux banques n’est pas possible, quelles autres pistes de financement suggérez-vous d’explorer ? Le crowdfunding vous semble-t-il être une option intéressante pour une entreprise qui démarre, sans historique ?
Patrick Hannedouche : La meilleure piste de financement pour une entreprise = ses clients. Alors sortez du bureau et partez à la conquête de vos cibles.
Maintenant, à l’heure d’internet et du freemium avec une monétisation décalée, le mieux est de fonctionner en lean avec les moyens du bord (Assedic, Love money, prêt d’honneur…) tant que la traction n’est pas au rendez-vous. Et je peux vous dire que le jour où vous avez des métriques qui s’envolent, ce sont les finances qui viendront à vous… Un exemple ? La levée de fonds que vient de réaliser l’excellente équipe de Creads.
Concernant le crowdfunding, même si c’est une super innovation, c’est compliqué de s’y financer au démarrage de sa boite, quand on n’a pas de métriques, sauf en préfinancement.
IntoTheMinds : quels sont vos projets offline et online pour 2014 et 2015 ?
Patrick Hannedouche : Pourquoi distinguer le offline et le online ? Tout est lié, non ?
Concernant ma vie professionnelle, je suis à fond dans ma recherche d’associé. Après une belle aventure entrepreneuriale en solitaire, le temps est venu de partager ma prochaine success story.
Pour Business Angel France, comme évoqué ci-dessus, je souhaite regrouper quelques personnes partageant le même ADN entrepreneurial pour co-construire une approche win-win autour de belles success stories.
Avis aux amateurs professionnels !
A propos de Patrick Hannedouche
Après une école de commerce (ESSCA Angers), j’ai acquis une bonne expérience dans la distribution, l’export et la direction de PME.
En 1990, j’ai créé ma boite, Juste à temps, le cybermarché du bureau. Et j’ai vécu une très belle aventure entrepreneuriale conclue par une belle sortie fin 2012.
Aujourd’hui, je recherche ma nouvelle aventure entrepreneuriale partagée comme associé opérationnel et investisseur.
Sinon, fort de ma success story, je suis investisseur et conseil dans des startups où je peux apporter mes conseils, mon réseau et du capital. Je suis membre de Paris Business Angels.
Publié dans Entrepreneuriat.