Récemment, une de mes connaissances s’est faite licencier à l’âge de 61 ans. Il avait senti cette décision venir et l’avait combattue pendant des mois, avant de baisser les bras et de finalement accepter son sort. Avec beaucoup de tristesse, il a fini par se laisser convaincre qu’il était devenu inutile et quitta l’entreprise pour laquelle il avait travaillé pendant 14 ans.
Au-delà de la simple douleur de se faire congédier, j’ai été profondément touché par ce sentiment qui l’avait envahi : celui d’être inutile.
Je l’ai vu passer de la révolte et de la motivation, à la lassitude et à la fatigue.
Je l’ai vu passer de la confiance en son potentiel, à la conviction qu’il n’était plus bon à rien pour son entreprise.
Je l’ai faire ses adieux ce fameux vendredi, des larmes dans les yeux et je me demandais ce que quelqu’un pouvait bien ressentir en quittant, contraint et forcé, l’entreprise en sachant que se clôturait ce jour-là sa vie active.
Je l’ai regardé sortir ce fameux vendredi, quitter le bureau sans que ses collègues cherchent à croiser son regard, ni daignent tourner la tête.
En repensant à ce fameux vendredi je me posais ces questions :
Pourquoi les seniors traînent-ils cette réputation d’être inutiles, de manquer d’énergie pour relever les défis de l’entreprise ?
Pourquoi les entreprises se soucient-elles si peu de ceux qui ont dédié tant d’années de leur vie à leurs activités professionnelles ?
Je ne suis pas choqué par le licenciement en soi. C’est parfois un mal nécessaire.
Mais je suis vraiment choqué et outré par le manque de respect dont certaines entreprises peuvent faire preuve. Personne ne mérite d’être traité comme si il / elle était devenu(e) inutile. Personne. Point à la ligne.
Nous sommes tous bons à quelque chose et une entreprise a la responsabilité « d’utiliser » les compétences du mieux qu’elle peut. Les entreprises qui ne veulent pas se donner cette peine ne méritent pas notre respect.
Photo :Â shutterstock
Publié dans Divers.