9 mai 2018 482 mots, 2 min. de lecture

Keynote sur les algorithmes de recommandation et le besoin d’éthique

Par Pierre-Nicolas Schwab Docteur en marketing, directeur de IntoTheMinds
Le 4 mai 2018 j’ai donné une keynote sur le projet RTBF Big Data & personnalisation dans les studios de la radio Tarmac (voir photo ci-dessous). La keynote était réservée aux employés de la RTBF et de ses filiales et […]

Le 4 mai 2018 j’ai donné une keynote sur le projet RTBF Big Data & personnalisation dans les studios de la radio Tarmac (voir photo ci-dessous).
La keynote était réservée aux employés de la RTBF et de ses filiales et a fait le plein. L’objectif était de faire connaître le projet que j’ai lancé il y a maintenant plus de trois ans et de présenter des sujets complexes tels que les systèmes de recommandations, les bulles cognitives et le rôle des médias de service public dans le changement nécessaire de l’utilisation de la technologie.

Mon story-telling était en partie basé sur le récent scandale Cambridge Analytica et la décision encore plus récente de fermer la société. J’ai expliqué que la création d’outils algorithmiques plus respectueux n’était pas la seule voie à suivre. Il faut également éduquer les gens (et par là j’entends « tous les gens », pas seulement la jeune génération) sur la façon dont les données sont utilisées par les entreprises ainsi que sur les moyens utilisés pour les collecter. Comme je l’ai expliqué dans un autre article, ce que Cambridge Analytica savait sur des millions de personnes n’était rien en comparaison de ce que les « data brokers »  savent sur nous tous. Des entreprises peu connues, quasi secrètes, comme Acxiom ont accumulé des décennies de données sur des centaines de millions de personnes. Bien que certaines données soient obtenues à partir de fichiers publics (déclarations de faillites, casiers judiciaires,…), les sources de données les plus récentes utilisées par Acxiom peuvent s’avérer encore plus intrusives. Des données relatives à la santé (qui ne font pas aux États-Unis l’objet d’une protection particulière) peuvent être récupérées ainsi que des données de localisation obtenues grâce à un réseau de beacons dispersés à travers tous les Etats-Unis auxquels se connectent des applications contenant des mouchards.
J’ai terminé ma revue des mauvaises pratiques en mentionnant l’infâme affaire Samsung Smart TV. Mon public a été stupéfait de découvrir que les conditions d’utilisation de Samsung mettaient en garde les clients contre l’utilisation possible et le partage avec des tiers d’informations captées à proximité de la SmartTV par le micro de cette dernière (qui fait également office d’interface pour les commandes vocales).

Je suis plus convaincu que jamais que l’éducation des utilisateurs d’internet est la solution. La réglementation représente certes une amélioration mais elle restera insuffisante car la technologie et l’innovation ont toujours une longueur d’avance sur la législation (lire cet autre article que j’ai consacré à la keynote de Latanya Sweeney lors de la conférence inaugurale FAT à New-York en février 2018).



Publié dans Data et IT.

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