Dans cet article je vous démontre que les demandes intitulées « DMCA Copyright Infringement Notice » et reçues par email sont des arnaques. Et je vous explique ce qui motive les scammeurs à préparer une arnaque aussi élaborée.
Si vous recevez un email intitulé « DMCA Copyright Infringement Notice », ne paniquez pas. Il s’agit d’une arnaque. Contrairement au cas de Picrights, dont les pratiques sont contestables mais dont le fond juridique a un semblant de réalité, les emails intitulés « DMCA Copyright Infringement Notice » ne sont rien d’autre qu’une arnaque élaborée. Pourquoi ? Pour soutirer par la force… des backlinks. Je vous explique tout dans cet article.
« DMCA Copyright Infringement Notice » : un email suspect
Après mes déboires avec la société suisse PicRights, je suis devenu très attentif à tout ce qui concerne le copyright et les droits d’auteurs. Croyez bien qu’aucune des images postées sur ce site ne l’est sans avoir acquis préalablement les droits (et donc payé la plupart du temps). Alors quand j’ai reçu il y a quelques jours un mail intitulé « DMCA Copyright Infringement Notice », autant vous dire que je l’ai relu 2 fois avant d’agir.
Voici l’email en question.
Cet email ressemble très fort à ceux envoyés par des « Copyrights Trolls » tels que PicRights, si bien qu’on peut légitimement penser que c’est là qu’ils ont trouvé leur inspiration.
Une arnaque élaborée
Les personnes à l’origine de cette arnaque sont allés jusqu’à créer un site web pour cette fausse entreprise. Pour qui n’est pas habitué à visiter les sites d’avocats, le site peut faire illusion. Mais il ne résiste pas à un examen approfondi.
Les photos des avocats sont en effet on ne peut plus suspectes. Elles sont étrangement dans le même style et là encore attirent les soupçons.
Elles ne résistent pas à un examen approfondi et une recherche inversée révèle vite que les photos ont été générées par une intelligence artificielle. Cette chère Ruby Hall n’existe donc pas, pas plus que ses collègues Ava Campbell et Noah Carter.
Signaux d’alerte
L’email contient lui-même certains signaux d’alerte qu’un œil exercé devrait repérer facilement.
Tout d’abord, la société dont les droits auraient été lésés n’a aucune raison de revendiquer les droits d’une image aussi banale que celle qui est référencée dans l’email. Comme je l’ai déjà expliqué à propos de PicRights, une image doit être originale pour que son auteur puisse avoir une chance de réclamer un dédommagement en cas d’utilisation « non conforme ». C’est une faille dans le système bien huilé des Copyrights Trolls et dans le cas présent, cette image est d’une banalité sans nom.
Un autre signal d’alerte devrait être la société qui revendique des droits sur cette image : « Dubai SIM cards – Wifi Guide ». D’abord ce nom ne peut pas vraiment être celui d’une société (que vient faire « Wifi Guide » là-dedans ?). Ensuite, il est peu probable qu’une société vendant des cartes SIM possède des droits sur des images en général, et sur des images de cette nature en particulier.
Et puis, il y a la revendication affichée dans cet email. Insérez un hyperlien et vous serez débarrassé de tout risque de poursuites. Vraiment ? Quelle entreprise, détenant des droits sur une image, vous permettrait de vous en tirer à si bon compte ? Ne serait-ce pas là une arnaque d’un nouveau genre ?
Pourquoi cette arnaque ?
Cet email n’est en fait rien d’autre qu’une technique de type « black hat » pour récupérer des hyperliens. Et malheureusement, malgré tous les signaux d’alerte, certains tombent dans le panneau. Une rapide recherche sur Ahrefs montre ainsi que le site Dubaisims a récupéré 52 backlinks dofollow dans les 30 derniers jours. Et les sites qui se sont fait avoir ont parfois des Domain Ranking (DR) assez significatifs (jusqu’à un DR de 80).
Si d’aventure vous receviez un email du même type, j’espère que cet article vous aidera et que vous ne vous ferez pas avoir.
Publié dans Data et IT.