30 octobre 2020 1122 mots, 5 min. de lecture Dernière mise à jour : 21 octobre 2023

Étude quantitative : créer et tester un questionnaire en ligne

Par Lorène Fauvelle Docteur en marketing, directeur de IntoTheMinds
Une étude quantitative doit se baser sur un questionnaire rigoureux et fiable. Dans cet article nous vous comment créer votre questionnaire et formuler vos questions. Vous pourrez ensuite vous en service pour administrer votre questionnaire sous forme d’un sondage en ligne. […]

Une étude quantitative doit se baser sur un questionnaire rigoureux et fiable. Dans cet article nous vous comment créer votre questionnaire et formuler vos questions. Vous pourrez ensuite vous en service pour administrer votre questionnaire sous forme d’un sondage en ligne.

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Sommaire


Définir et comprendre le sujet à étudier

Saris et al. (2014) signalent, à juste titre, qu’il est essentiel de bien définir son sujet. En effet, la première étape de la rédaction d’un questionnaire passe par :

  • La définition de la thématique
  • La définition d’un cadre pour l’étude
  • La définition des variables

Avant de commencer à rédiger vos questions, il s’agira de poser sur papier l’objectif final que vous espérez accomplir grâce à la diffusion de vos questionnaire. Une fois ce but exprimé, estimez les variables à mesurer, sur base de vos connaissances du marché, des consommateurs, mais également des résultats et conclusions de précédentes étapes (étude documentaire, recherches qualitatives, tests, etc.).

Modèle explicatif de l'influence de certaines variables sur un sujet défini : l'exemple de la participation aux élections par le voteL’exemple défini par Saris et al. (2014) suggère que pour évaluer la probabilité de vote aux élections, il faudra investiguer l’âge, le niveau d’éducation, le degré d’adhérence à la norme (“il faut voter”) et l’intérêt politique. Ces variables seront donc à intégrer au questionnaire pour être validées ou invalidées en fonction des résultats.


Rédaction des questions

Nous avons déjà évoqué l’importance de la formulation des questions en fonction du type de réponse souhaité.

Il est bien entendu conseillé, dans le cadre d’un questionnaire quantitatif, de proposer des options de réponses les plus exhaustives possibles (7 propositions maximum pour éviter la surcharge cognitive des répondants). L’objectif est également de formuler vos questions de façon non-équivoque. Les répondants doivent pouvoir comprendre la signification de vos questions sur le champ. En effet, s’ils hésitent entre plusieurs interprétations d’une même question, il est fort probable que tous ne répondent pas à la même exacte question.

Exemple

La question “Aimez-vous le foot ?” peut être comprise de différentes manières :

  • Aimez-vous jouer au foot ?
  • Aimez-vous regarder le foot ?
  • Suivez-vous le foot ?

Parle-t-on de football professionnel, amateur, au niveau régional, national, masculin, féminin ?

Le risque que les répondants choisissent différentes interprétations est très élevé et impactera négativement la qualité de vos résultats.

Veillez donc à choisir des formulations claires. Si besoin, il est d’ailleurs tout à fait envisageable d’agrémenter certaines questions de complément d’informations tels que :

  • Une introduction
  • Des informations supplémentaires
  • Des définitions
  • Des instructions

Tester le questionnaire

Presser et al. (2004) définissent le pré-testing d’un questionnaire comme une étape indispensable. Tant les formulations que le design du questionnaire (formats des questions et des réponses, enchaînement des questions, architecture, etc.) doivent être testés.

Tester la validité du questionnaire

  • Le ou les éléments que vous souhaitiez mesurer au départ (objectifs de l’étude) sont-ils en effet mesurés aux termes du questionnaire ?
  • Les variables et questions de routine (âge, genre, etc.) sont-elles évaluées ?
  • Les questions sont-elles clairement formulées (et sans équivoque) ?
  • Les propositions de réponses sont-elles exhaustives et adaptées aux différentes questions ?
  • L’ordre des questions respecte-t-il les consignes relatives aux charges cognitives des répondants ?

Lorsque vous avez répondu à toutes ces questions et que vous avez fait les ajustements nécessaires (si le besoin s’en ressentait), vous pouvez passer au test de votre questionnaire. Pour ce faire, vous lancez ce que l’on appelle un “soft launch” (littéralement : un “lancement en douceur”), c’est-à-dire un premier lancement auprès d’environ 10% de votre panel de répondants. Ces premiers retours vous permettront, après observations et pré-analyse, de comprendre si les objectifs de l’étude seront bien atteints après le lancement complet. A ce stade, vous pouvez faire des changements, alors profitez-en. Si un soft launch n’est pas envisageable, demandez à votre entourage, diffusez une première version sur des petites plateformes ou sur les réseaux sociaux.

Les recherches menées par Forsyth et al. (2004) confirment l’importance de tester les questionnaires avant le lancement, notamment via :

  • L’examen du questionnaire par un expert
  • L’évaluation du questionnaire
  • Des interviews cognitives

Ces actions ont pour but de mettre en lumière les points problématiques du questionnaire et qui devraient donc être améliorés pour optimiser les résultats. Dans leurs évaluations, Forsyth et al. (2004) définissent en effet que les questions ayant été définies comme problématiques suite au pré-testing du questionnaire s’avèrent en effet incohérentes lors de l’analyse.

Une fois les problèmes détectés, il s’agit bien sûr de les régler. Or, la mise en lumière d’un problème n’entraîne pas la détection systématique d’une solution. Les chercheurs sur le sujet s’accordent d’ailleurs à dire qu’il faut récolter des avis étoffés sur les problématiques (comprendre les difficultés rencontrées par les répondants) afin d’actualiser judicieusement le questionnaire.

Lorsque vous avez effectué les ajustements nécessaires, il serait idéal de tester une fois de plus le questionnaire afin de s’assurer que les changements sont efficaces.


Conclusion

Il est essentiel de tester un questionnaire avant de le diffuser. Il en va de même pour les guides d’entretien lors d’études qualitatives qui doivent parfois être ajustés après quelques interviews afin de coller aux objectifs de l’étude. Le même constat s’applique aux questionnaires quantitatifs.
Le caractère fixe et rigide du questionnaire en ligne implique que celui-ci soit clair et complet au lancement complet afin d’assurer des résultats de qualité et qui répondent aux besoins de l’étude. N’hésitez donc pas à effectuer plusieurs amendements à votre questionnaire en le testant auprès de plusieurs personnes et en comprenant les difficultés et problématiques rencontrées par vos testeurs.

Sources

  • Saris, W. E., & Gallhofer, I. N. (Eds.). (2014). Design, Evaluation, and Analysis of Questionnaires for Survey Research.
  • Presser, S., Couper, M. P., Lessler, J. T., Martin, E., Martin, J., Rothgeb, J. M., & Singer, E. (2004). Methods for Testing and Evaluating Survey Questions. Public Opinion Quarterly, 68(1), 109–130.
  • Forsyth, B., Rothgeb, J. M., & Willis, G. B. (2004). Does Pretesting Make a Difference? An Experimental Test. Wiley Series in Survey Methodology, 525–546.

Images d’illustration : Shutterstock



Publié dans Divers.

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