Jean-Philippe Couturier n’en est pas à sa première entreprise. Il a créé la première en 2005 et a exploré pendant près de 10 ans les besoins de ses clients en matière de gestion des compétences. C’est pour servir ces besoins qu’il a lancé Whoz en 2016. Et plutôt que de se lancer seul, il l’a fait avec 19 autres personnes ! Un cas de figure unique qui a permis à la société d’affronter sereinement 18 mois de R&D pour ensuite démarrer rapidement avec une force de frappe importante.
Découvrez cette histoire hors-du-commun dans ce nouveau podcast. Et si le discours de Jean-Philippe vous plaît, retrouvez-le également dans un podcast spécial « Coronavirus et start-ups technologiques » que nous avons réalisé la semaine dernière.
Sommaire
- Chapitre 1 : votre expérience entrepreneuriale en 3² points
- Chapitre 2 : la genèse de l’idée entrepreneuriale
- Chapitre 3 : la validation de l’idée entrepreneuriale
- Chapitre 4 : le démarrage
- Chapitre 5 : le décollage
- Chapitre 6 : le futur
- Les podcasts d’IntoTheMinds
L’idée marketing à retenir absolument
L’importance du réseau est fondamentale pour faire les premières ventes. La solution Whoz a été vendue en premier lieu aux ex-concurrents de Jean-Philippe, ceux qui lui menaient la vie lorsqu’il dirigeait le cabinet de conseil qu’il a vendu avant de démarrer Whoz.
Chapitre 1 : votre expérience entrepreneuriale en 3² points
3 chiffres clés
40 collaborateurs, 100 clients, 30000 CV’s gérés
3 conseils aux futurs start-uppers
Conseil 1 : Voir grand Conseil 2 : Commencer petit Conseil 3 : Écouter ses prospects, ses clients
3 compétences indispensables pour lancer sa start-up
La première c’est un mélange d’envie et de passion. Il faut vouloir que cela marche. La connaissance du secteur est la seconde compétence qui fera la différence. La troisième compétence c’est la résilience.
Écoutez le marché, écoutez [vos] prospects, écoutez [vos] clients. On a tendance à ne pas le faire suffisamment, voire à ne pas le faire du tout. C’est la meilleure façon de se planter
Chapitre 2 : la genèse de l’idée entrepreneuriale
Whoz propose une solution, basée sur l’intelligence artificielle, qui permet de faire le meilleur lien entre d’un côté la demande de compétences et de l’autre côté, l’offre de compétence. L’objectif est de répondre aux besoins des clients internes, externes et aux aspirations des collaborateurs en termes de formation.
Dans le podcast, Jean-Philippe Couturier décrit les différents algorithmes qui sont utilisés :
- Algorithme 1 : récupération des expériences et des compétences à partir du CV
- Algorithme 2 : création d’un « talent cloud » afin de représenter l’écosystème des compétences internes et externes
- Algorithme 3 : algorithme de matching pour faire se rencontrer une demande de compétences avec un profil en base de données
L’idée, qui est à la base de Whoz, vient d’un constat, fait par Jean-Philippe dans son entreprise précédente (Innoven Altenor), qu’aucune solution digitale n’existait pour gérer un cabinet de conseil. La gestion de la performance restait néanmoins un enjeu majeur pour la rentabilité de ces entreprises qui accumulaient de petites inefficacités que Jean-Philippe compare dans le podcast à autant de petites fuites d’eau. Une solution interne a donc été développée et améliorée pendant 10 ans. C’est cette solution qui a donné naissance à Whoz.
Les fuites de performance, de marges de revenus, etc, c’est un peu comme l’isolation d’une maison. Ce n’est pas un énorme trou béant, ce sont de petites fuites partout. Il faut trouver ces fuites et les régler.
Chapitre 3 : la validation de l’idée entrepreneuriale
Jean-Philippe Couturier explique que le besoin et la pertinence de la solution ont pu être validés au sein d’Innoven Altenor. Non seulement la solution a été appliquée avec succès au sein de ce cabinet, mais d’autres sociétés ont également voulu l’utiliser.
Si de prime abord le développement d’une solution ad hoc peut apparaître comme le cas de figure idéal, il ne faut pas négliger les risques inhérents à une telle approche :
- développement d’une solution trop spécifique qui ne réponde pas aux besoins du plus grand nombre
- temps de développement long qui aurait pu permettre à un concurrent d’entrer sur le marché
Il y a donc un peu de chance dans l’histoire de Whoz puisqu’en 2015, à la revente d’Innoven Altenor, Jean-Philippe a fait le constat qu’une solution adéquate n’était toujours pas disponible sur le marché.
Chapitre 4 : le démarrage
Les premiers clients ont été trouvés par réseau. En fait c’est en allant voir ses ex-concurrents que Jean-Philippe a pu réaliser les premières ventes.
La particularité de Whoz c’est d’avoir démarré d’emblée avec 20 collaborateurs ce qui est très atypique pour une start-up. Cela a représenté un challenge financier (18 mois de R&D à supporter avant de livrer quoi que ce soit) mais également un challenge opérationnel pour faire en sorte qu’une solution soit livrée à temps avec une telle équipe. Jean-Philippe était un habitué de ce genre de démarrage. Il explique :
Quand j’ai démarré ma première société en 2005, j’ai déjà démarré avec beaucoup de personnes, ce qui a fait la différence probablement parce qu’on avait nos 2 premiers millions d’euros la première année. Et avec ça vous pouvez embaucher de plus en plus et puis connaître une croissance importante.
On répond à un besoin important car la plupart des sociétés de services travaillent sur des feuilles Excel ou dans le meilleur des cas sur des feuilles Excel qui ont été portées sur le web
Chapitre 5 : le décollage
Le décollage a été permis par 2 facteurs : d’une part la taille de l’équipe permet de répondre à des demandes plus nombreuses; d’autre par la solution elle-même, parce qu’elle connecte différentes sociétés, lui permet d’être connue par un plus large public. C’est ce que Jean-Philippe appelle l’effet de réseau :
La solution elles-même nous permet de passer la vitesse supérieure puisqu’on bénéficie d’un effet de réseau. Quand vous êtes une entreprise cliente, vous connectez vos partenaires, vos sous-traitants, vos freelance, … qui apprennent donc à connaître la solution.
Ce chapitre est particulièrement intéressant car Jean-Philippe revient à plusieurs reprises sur les effets positifs de l’équipe de départ. Je reprends ci-dessous intégralement un passage de ce chapitre qui en dit long sur l’importance du capital humain :
Je pense que quand vous avez une équipe de gens qui ont envie, qui sont compétents, très seniors, en fait, il peut rien vous arriver ou pas grand chose parce que vous trouverez toujours les solutions. Et ce qui est intéressant quand on démarre à une vingtaine de personnes avec des gens que vous connaissez bien, en qui vous avez confiance […] c’est que, oui vous aurez des challenges, mais en fait l’équipe sera là, vous ne serez pas seuls et ça, ça fait une grosse, différence. Je pense que c’est toute la difficulté des start-ups qui démarrent petit. Vous êtes souvent seul et ça génère du stress.
Chapitre 6: le futur
Le marché de Whoz est estimé à 1-1,5 milliards en France. Le 1er objectif est donc de consolider la solution sur le marché français. Le 2nd est d’ouvrir un nouveau pays, probablement le Royaume ou l’Allemagne. La solution existe déjà en anglais et peut s’adapter facilement à d’autres contextes linguistiques.
A un horizon de 3 ans, le 3ème objectif est l’ouverture du marché des américain.
Un podcast pour vous aider à développer votre start-up
En 2020 nous changeons le format de nos podcasts. L’objectif est de vous aider à développer votre start-up en vous fournissant des informations pertinentes sur des sujets précis.
Nos podcasts sont désormais découpés en chapitres de +/- 3 minutes. Chaque chapitre est consacré à une thématique ou une phase de développement précise. Vous pouvez donc écouter l’entièreté du podcast ou choisir de n’en écouter qu’une partie en choisissant directement celle qui vous intéresse le plus.
Images d’illustration : shutterstock
Publié dans Entrepreneuriat.