Les mots-clés recherchés dans Google sont un puissant révélateur du comportement humain. Ils nous renseignent sur les centres d’intérêt. Nous avons étudié les recherches online dans 27 pays européens pour mieux comprendre ce qui intéresse les Européens sur Internet. Les résultats sont étonnants … et confirment certains clichés.
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Que recherchent les internautes européens sur Google : 6 statistiques
- Le top 3 européen est constitué de mots-clés relatifs à l’actualité, aux sites pour adultes et au shopping online (e-commerce)
- Le trafic généré par les mots-clés liés à l’actualité et à la pornographie est sensiblement le même : respectivement 363 millions et 351 millions de visites
- Le mot-clé numéro 1 en Allemagne est « amazon » : le trafic généré ainsi est de 28 millions par an
- Le mot-clé numéro 1 en France est « pornhub » : il génère un trafic annuel de 31 millions de visites
- La météo est la recherche la plus populaire en Hongrie, Pays-Bas, Slovaquie et Tchéquie.
- La météo génère 3 fois moins d’intérêt que la pornographie en Italie.
Méthodologie
Nous avons utilisé Ahrefs pour obtenir les données concernant les mots-clés les plus recherchés dans l’Union Européenne. Nous avons obtenu des données les 50 mots-clés les plus recherchés dans chacun des 27 pays de l’Union Européenne, soit 1350 mots-clés sur une période de 12 mois allant de Juin 2022 à Juin 2023. Nous avons ensuite assigné chaque mot-clé à une catégorie indiquant le sujet de la recherche. Au total, 26 catégories ont pu être définies.
Les Européens sont intéressés par l’actualité et le porno
Le premier résultat qui ressort c’est que les Européens sont accrocs à l’actualité et au porno. Ces 2 catégories dominent les recherches sur Internet. Sur la période étudiée, 363 millions de recherches online en rapport avec l’actualité ont été effectuées, et 351 millions en rapport avec du contenu pour adulte.
On pouvait bien entendu s’attendre à ce que le contenu pour adulte soit un des plus recherchés. Mais qui aurait anticipé de tels volumes de recherche et surtout une deuxième place aussi proche des recherches sur l’actualité ? Ce qui frappe également c’est l’écart entre la deuxième marche du podium et la troisième. L’e-commerce concentre 100 millions de recherches de moins que le contenu pour adulte, alors que son poids économique n’a rien de comparable.
Le porno est n°1 en Italie et en France
Dans cette deuxième analyse, nous avons voulu comprendre comment variaient les intérêts des Européens en fonction de la catégorie du mot-clé le plus recherché dans chaque pays. Là encore les résultats sont étonnants.
On constate tout d’abord qu’un site pour adultes est en première place des recherches sur Google dans 6 pays. Ces pays sont l’Italie, la France, l’Espagne, la Roumanie, la Belgique et l’Irlande.
Dans les 21 autres pays de l’Union Européenne, le porno n’est pas la catégorie la plus recherchée sur Google. Les Allemands par exemple sont avant tout intéressés par le shopping online, tout comme les Autrichiens. Dans ces 2 pays c’est un effet le mot-clé « Amazon » qui arrive en tête des recherches sur Google.
Dans d’autres pays, c’est la traduction qui capte la majorité des intentions de recherche sur google. Les internautes bulgares, lituaniens, lettons, estoniens, chypriotes et luxembourgeois semblent avoir des besoins en traduction largement plus importants que leurs compatriotes européens. Est-ce parce que leur langue nationale est peu parlée dans le reste de l’Union et que leurs besoins de communiquer sont plus importants ? Quoi qu’il en soit, le mot-clé « translate » arrive en tête dans ces pays. Il est à ce propos tout à fait intéressant de relever que le besoin de traduction s’exprime à travers le nom d’un service de Google : « Translate ».
Les internautes ne trouvent pas ce qu’ils cherchent du premier coup
Cette analyse est plus technique. Elle nous renseigne sur la qualité des résultats de recherche retournés par Google. Avant d’expliquer les résultats, il faut d’abord donner quelques explications sur les données.
Le graphique montre les volumes de recherche des 26 catégories de sites sous forme d’histogramme. Les points correspondent à la valeur du CPS ou « Clic Per Search ». Cet indicateur correspond aux nombres moyens de clics que fait l’internaute par recherche. Si Google faisait parfaitement son travail, les résultats proposés sur la première page devraient vous permettre de trouver directement l’information que vous recherchez. Dans ce cas vous cliquerez directement sur le bon résultat de recherche et le CPS sera de 1. Au contraire, si vous devez vous y reprendre à plusieurs fois pour trouver ce que vous cherchez, le CPS sera supérieur à 1. Dans certains cas le CPS est inférieur à 1 (il peut même être proche de zéro). Cela signifie que l’internaute obtient sa réponse directement sur la page de recherche et n’a pas besoin de consulter un site. Ce comportement est typique des besoins de traduction, calcul, demande d’itinéraire. Les services de Google s’affichent directement dans la page de recherche, garantissant ainsi que vous ne vous échappiez pas de l’écosystème Google.
Si nous revenons aux résultats de l’analyse, que constatons-nous ?
4 types de sites génèrent des CPS très bas
Certains types de besoins ne valent même plus la peine d’y investir en SEO. C’est le cas de la traduction, des demandes d’itinéraires, du calcul arithmétique. Les résultats s’affichent directement dans la fenêtre de recherche et l’internaute ne ressent même plus le besoin de quitter le moteur de recherche. Google a donc réussi, pour certaines demandes récurrentes et basiques, à capturer ce trafic à son compte.
Les résultats de recherche semblent peu satisfaisants pour x catégories
Dans d’autres catégories au contraire, Google semble livrer des résultats de recherche peu satisfaisants. Nous n’avons pas forcément d’explications mais les faits sont là . Dans 3 catégories en particulier les CPS sont largement supérieurs à 1 : les sites pour adultes, les jeux d’argent, gaming. Cela signifie que les internautes cliquent sur plus qu’un résultat proposé sur la page de recherche. On peut donc en déduire que les mots-clés (bien que très explicites, croyez-nous) ne suffisent pas à Google pour déterminer l’intention et le besoin de l’internaute. La raison est simple. Pour certains mots-clés il existe de multiples résultats très similaires et également beaucoup de parasitisme. Certains sites se font passer pour d’autres ou essayent de se positionner indûment sur certains mots-clés. On peut donc supposer que certains internautes sont déçus par leur premier clic et retournent à la page de résultats pour faire un deuxième choix.
Publié dans Recherche.
