7 décembre 2011 528 mots, 3 min. de lecture Dernière mise à jour : 4 mars 2020

Une analyse PESTEL aurait bien aidé le secteur de la construction

Par Pierre-Nicolas Schwab Docteur en marketing, directeur de IntoTheMinds
Une des décisions du gouvernement belge tant attendu a été de supprimer les incitants fiscaux accordés jusqu’à présent pour réaliser des travaux permettant de réduire la consommation énergétique des ménages (isolation, double vitrage, révision des chaudières, etc …). Cette décision […]

Une des décisions du gouvernement belge tant attendu a été de supprimer les incitants fiscaux accordés jusqu’à présent pour réaliser des travaux permettant de réduire la consommation énergétique des ménages (isolation, double vitrage, révision des chaudières, etc …).

Cette décision va profondément changer le paysage concurrentiel et on peut raisonnablement s’attendre à ce que les entreprises les moins solides (qui avaient envahi le marché ces dernières années) meurent. Je discutais de cette funeste prévision avec un expert du secteur la semaine dernière. Il était plus nuancé et pointait l’inexorable augmentation du prix de l’énergie dans les prochaines années. Je doute toutefois que son optimisme soit justifié. Bien que les analyses à moyen-terme justifierait de ne pas sursoir aux investissements, en matière de dépense les consommateurs sont plutôt orientés « court-terme ». Je m’attends donc plutôt à un chute brutale de leurs investissements.

L’analyse PESTEL en vidéo

Dans cet article nous faisons référence à l’analyse PESTEL. De quoi s’agit-il ? Pour faciliter votre compréhension de cet outil bien pratique dans le domaine des études de marché, nous avons réalisé une vidéo de 4 minutes.

Les entreprises qui se sont mises sur ce créneau à la faveur des lois fiscales auraient peut-être mieux fait de réaliser une analyse PESTEL auparavant. Elles auraient réalisé, s’intéressant au « L » de « légal » que les réductions d’impôts avaient modifié les aspects concurrentiels du secteur et la rivalité entre concurrents. Je m’attends à ce que cette rivalité se renforce à cause de plusieurs facteurs convergents :

  • Les consommateurs vont devenir encore plus sensibles aux prix
  • La suppression des incitants fiscaux va faire peser une pression supplémentaire sur les prix et va corriger à la baisse la marge des fournisseurs du secteur
  • D’un côté les plus petites entreprises, avec une structure de coût légère, vont rentrer dans la spirale de la réduction des prix (et donc de leurs marges) afin de survivre
  • De l’autre les entreprises les mieux établies, qui ont investi dans la communication et la promotion ces dernières années et ont des immobilisations sur leur bilan, feront face à des barrières à la sortie qui vont également les inciter à baisser leurs prix pour amortir leurs coûts fixes

 

Mon avis :

Les incitants fiscaux avaient artificiellement donné un coup de « boost » au marché et avaient permis à des entreprises de seconde zone, moins efficaces et moins solides, d’émerger. Ces entreprises vont inévitablement mourir mais vont auparavant faire des dégâts en entrant dans la spirale infernale des prix réduits et de la baisse des marge. Les entreprises les plus grandes vont survivre mais seulement au prix d’une restructuration profonde de leur structure de coûts. Quel que soit le scénario, les consommateurs seront à mon avis les gagnants à court-terme car les prix baisseront. Mais ils remonteront forcément lorsque le secteur se sera consolider et que la concurrence se sera faite plus rare. Le pouvoir de négociation basculera alors des clients aux vendeurs.



Publié dans Marketing.

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