12 octobre 2011 649 mots, 3 min. de lecture

Un appel à l’ouverture d’esprit dans le cadre de l’innovation marketing

Par Pierre-Nicolas Schwab Docteur en marketing, directeur de IntoTheMinds
Parfois j’ai vraiment l’impression d’être incompris. Ça doit être mon coté Caliméro. Il y a quelques temps j’avais une réunion avec le responsable marketing d’un groupe belge très renommé. J’étais là pour présenter une idée innovante et pour « challenger » la […]

Parfois j’ai vraiment l’impression d’être incompris. Ça doit être mon coté Caliméro.

Il y a quelques temps j’avais une réunion avec le responsable marketing d’un groupe belge très renommé. J’étais là pour présenter une idée innovante et pour « challenger » la manière dont la société appréhendait le comportement de ses clients.

Il s’agissait de mon premier rendez-vous avec le responsable marketing et j’avais préparé une courte présentation sur IntoTheMinds et sur les éléments de base qui justifiaient mon idée. Il s’agissait d’éléments directement issus du secteur d’activité de la société et d’éléments plus scientifiques et novateurs qui permettaient d’expliciter le comportement du consommateur. L’idée en soi m’avait été inspirée en effet par mon propre travail de recherche sur la satisfaction client et sur le lien toujours plus ténu que les chercheurs établissent entre satisfaction et fidélisation. Force est en effet de constater que le comportement du consommateur ne peut plus être expliqué comme il y a encore quelques années. Le marketing est une science en mouvement dont les connaissances méritent sans cesse d’être réactualisées.

Quoiqu’il en soit, cette idée, ancrée dans des changements émergents du comportement du consommateur, méritait d’être débattue avec quelqu’un du terrain.

Pendant la présentation je recevais déjà des signaux que mon message ne passait pas. L’utilisation de termes spécialisés semblaient tout d’abord poser problème ce qui me semblait curieux pour un responsable marketing ; mais le manque d’expérience peu expliquer cela. Ensuite je faisais référence à des concepts de base qui eux aussi semblaient ne pas être maîtrisés à la vue des regards dubitatifs que mon discours récoltait. Mais ce qui m’ennuyait le plus c’était l’attitude conservatrice de mon interlocuteur et son peu de volonté d’innover et de se démarquer. Dès que les premières conséquences en termes de gestion opérationnelle apparaissaient (« ah oui mais ça veut dire qu’il va falloir changer ceci ou adapter cela ») mon responsable marketing se refermait comme une huitre. Il resta proprement scotché sur les difficultés sans jamais essayer de prendre de la hauteur et de voir le parcours client dans son entièreté. Nous n’avions apparemment pas les mêmes bases de discussion ni les mêmes référents et nous ne nous sommes jamais vraiment compris. J’essayais d’apporter une vision novatrice, un petit plus différenciant pour la satisfaction client là où ce responsable marketing ne chercher qu’à rester dans sa zone de confort et son périmètre de responsabilités.

Mon avis :

Vous lisez ça tous les jours : la globalisation menace nos entreprises, il faut se différencier, il faut innover pour s’en sortir, il faut rétablir la relation avec le client, etc … Dans ce contexte comment les entreprises peuvent-elles faire preuve d’innovation si les managers à leur tête ne sont eux-mêmes pas enclins à innover ? Et d’ailleurs, comment peut-on innover sans être curieux ?

Depuis plus de 10 ans que je conseille les entreprises sur leur marketing il y a une constante entre toutes nos missions les plus réussies. Les entrepreneurs à la tête de ces sociétés voulaient tous changer profondément la manière dont ils concevaient leur business. Je me demande d’ailleurs si j’ai encore la volonté de travailler avec des entreprises qui elles en manquent. Peut-être que c’est ça à la fin le « core business » d’IntoTheMinds : transformer les entreprises.



Publié dans Innovation, Marketing.

4 commentaires

  1. Effectivement dans certaines entreprises certains ne pensent qu’à préserver leur « pré carré »professionnel et souhaitent éviter de prendre des risques personnels même si cela va à l’encontre du bien de leur entreprise…. Pour des responsables marketing ce type de comportement ne devrait pas exister mais preuve est faite à vous lire du contraire. Une entreprise comme celle-ci avec un responsable marketing pantouflard est en situation de risque ; mais c’est le choix de ses dirigeants/actionnaires. Gageons qu’elle devra réagir quand ses concurrents eux seront plus proactifs. Et espérons pour elle qu’il ne sera pas trop tard. D’ici là réservez vos conseils à d’autres et ne vous decouragez pas !

  2. C’est bien dommage. Les entreprises devraient récompenser (et pas sanctionner) l’audace, la prise de risque, la curiosité et la remise en question.

  3. Peut-être que ceci s’inscrit dans une tendance plus globale, à savoir une standardisation de la promotion et/ou du recrutement vers des profiles trop standards qui rentrent bien dans les petites casesz des psychologues, mais où les éléments créatifs et de vision stratégique font défaut ? On a alors à faire à une armée de petits soldats travailleurs (à priori) mais n’ayant pas certaines qualités nécessaires, y compris ou surtout quand ces mêmes personnes sont amenées à intégrer le management.

  4. en effet le profil de ce responsable marketing était plutôt « light » pour une telle entreprise puisque l’expérience (surtout en dehors de son entreprise actuelle) lui faisait cruellement défaut.

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