17 juillet 2013 695 mots, 3 min. de lecture Dernière mise à jour : 8 novembre 2023

Retour très positif pour les subsides à l’innovation des PME

Par Pierre-Nicolas Schwab Docteur en marketing, directeur de IntoTheMinds
Un récent communiqué de presse de la Commission européenne a permis de prendre connaissance de quelques statistiques intéressantes sur l’efficacité des subventions aux PME. Plus précisément, la Commission européenne a mesuré une série d’indicateurs de performance dans les PME du […]

Un récent communiqué de presse de la Commission européenne a permis de prendre connaissance de quelques statistiques intéressantes sur l’efficacité des subventions aux PME.
Plus précisément, la Commission européenne a mesuré une série d’indicateurs de performance dans les PME du secteur « éco-innovation » qui avaient reçu un financement par le biais du programme pour l’innovation et la compétitivité de l’UE (CIP).

L’étude, basée sur l’échantillon des entreprises financées au cours des deux dernières années, a permis de prouver que les bénéficiaires ont généré un retour de 20 fois supérieur au montant reçu. Chaque entreprise qui avait obtenu un financement a été capable de créer huit emplois supplémentaires.

Ce résultat est particulièrement intéressant pour les résultats positives qu’il amène, mais l’est également à mon avis pour la motivation qui sous-tend la volonté de mesurer ces indicateurs. Les institutions tentent en effet trop rarement de mesurer leur impact et l’impact de leurs projets à destination des PME. Pour vous donner un exemple, la Région bruxelloise a une étonnante (au sens positif du terme) série de subventions disponibles pour les PME et une offre encore plus riche de projets de soutien à l’entrepreneuriat. Pourtant, aucune statistique n’existe sur la pertinence de ces actions et sur leur rentabilité. Le mot “rentabilité » semble être lui-même perçu comme un tabou car cela signifierait qu’un retour positif serait attendu de l’action de l’État.

Au risque d’en choquer certains je crois en effet que c’est ce qui doit être attendu. La Société (vous, moi) attendent bien évidemment une gestion responsable de leurs impôts mais il semble également évident que les entrepreneurs et porteurs de projets attendent des institutions le même genre d’efficacité. Ces derniers s’adressent principalement aux institutions financées par l’État pour être aidés sur des sujets qu’ils ne maîtrisent pas et ils veulent que ces institutions les aident. Il est donc nécessaire de mesurer cet impact et d’évaluer comment elle contribue au bien commun. Un questionnaire de satisfaction à la fin d’une consultation dans une de ces institutions ne suffit pas du tout ; vous pouvez être satisfait de votre entretien mais ne rien appliquer de ce qui vous a été dit. Et c’est bien là que le bas blesse.

Mon avis

J’ai eu la chance de rencontrer Céline Fremault, la Ministre de l’Économie de la Région de Bruxelles-Capitale, et son staff la semaine dernière et nous avons discuté exactement de ce sujet. Mesurer la performance des institutions et leur impact reste une tâche ardue
D’abord, elle exige que des indicateurs de performance soient définis qui puissent réellement être mesurés (cela peut sembler évident, mais pensez à ce que vous pourriez mesurer si on vous demandait d’évaluer l’impact des conseils fournis à des porteurs de projets par une institution financée par l’État).
Deuxièmement, il faut que les données soient collectées sur une longue période temporelle. Le processus de création d’entreprise est généralement très long de la naissance de l’idée à la création de l’entreprise et les études longitudinales s’imposent comme un instrument parfait pour mener à bien une telle mission. Les études longitudinales sont cependant très consommatrices de temps et d’énergie.
Troisièmement, la volonté de mesurer un impact exige également que l’on soit prêt à prendre des mesures au cas où cet impact ne serait pas suffisant voire négatif. Je pense que le plus gros problème est en fait ici. Les mécanismes de soutien à l’entrepreneuriat existent depuis des années (les subventions en sont un exemple emblématique). Quel courage faudrait-il pour changer radicalement ces mécanismes s’ils s’avéraient coûter plus cher qu’ils ne rapportent réellement ?



Publié dans Entrepreneuriat, Innovation.

1 commentaire

  1. l’introduction d’objectifs définis à atteindre (tout comme l’évaluation systématique et standardisée du personnel) sont des logiques qui n’ont pas encore complètement été intégrées dans tous les niveaux de la sphère publique, mais ça avance ! NB: pour ceux qui travaillent dans le privé, le fait que ce ne soit pas encore le cas partout peut bien évidemment paraître un peu anachronique, mais comme cela va dans la bonne direction …

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