30 septembre 2019 547 mots, 3 min. de lecture Dernière mise à jour : 15 mars 2022

Voici comment ces 3 artistes alimentaient leur créativité

Par Pierre-Nicolas Schwab Docteur en marketing, directeur de IntoTheMinds
Le processus de création est mystérieux. Le processus d’innovation l’est tout autant. Même si des processus (le Design Thinking par exemple) tentent de canaliser et de favoriser l’innovation, il est en domaine dans lequel la création est centrale : l’Art. […]

Le processus de création est mystérieux. Le processus d’innovation l’est tout autant. Même si des processus (le Design Thinking par exemple) tentent de canaliser et de favoriser l’innovation, il est en domaine dans lequel la création est centrale : l’Art.
L’acte de la création, cette genèse mystérieuse de l’Idée, m’a toujours fasciné. Comme je m’en suis expliqué dans un article publié cette année, je crois fermement que l’acte de création original est le propre de l’Homme; cette capacité à innover au-delà des sentiers battus est sans doute même le propre de la nature humaine. Ne sommes-nous d’ailleurs pas l’unique espèce sur terre à décorer et embellir ses outils ?

L’intelligence humaine est unique en ceci qu’elle est capable de créer des connexions spontanées entre des éléments stockés dans notre mémoire. Encore faut-il pouvoir stimuler sa mémoire et être exposé aux stimuli qui sont annonciateurs de la création.

En déplacement à Copenhague j’ai eu l’opportunité de visiter l’exposition consacrée à Pierre Bonnard à la Glyptothek (le musée Carlsberg). Une photo prise en 1955 par le photographe Alexander Liberman dans l’atelier du peintre illustre ce processus de création. On y voit des reproductions d’œuvres de Picasso, Seurat, Monet, Vermeer, mais également des cartes postales de vacances dont certaines, avec les palmiers en avant-plan, ne sont pas sans rappeler certaines créations de Bonnard. Plus incongru, on y voit aussi un plan de Cannes et des échantillons de papier, preuve que la créativité naît du choc entre des éléments mémoriels apparemment sans liens.

mur de l'atelier de Pierre Bonnard

Un mur de l’atelier de Pierre Bonnard photographié en 1955 (8 ans après la mort du peintre) par Alexander Liberman

Cette photographie m’a rappelé le mur de l’atelier d’André Breton, témoignage matériel fascinant des sources d’inspiration de l’inventeur du surréalisme. Ce « mur » a été reconstitué au musée Pompidou après la mort de Breton et il s’agit, comme dans le cas de Bonnard mais à une plus grande échelle, d’une accumulation d’objets signifiants dont jaillira plus tard l’étincelle de l’innovation.

Le "mur" de l'atelier d'André Breton visible au Centre Pompidou

Le « mur » de l’atelier d’André Breton (tel que reconstitué au Centre Pompidou à Paris) est une accumulation d’objets hétéroclites qui ont exercé un fascinant pouvoir d’innovation sur le créateur du courant surréaliste

Dans un autre genre, l’atelier de Francis Bacon n’est pas mal non plus. Il a été décrit dans le journal Libération comme un « fouillis en forme de bordel total [qui contenait] des centaines de photographies d’opérations chirurgicales, de nus masculins et de viande crue, dont Bacon s’inspirait pour ses tableaux ». Les photos de l’atelier de Francis Bacon sont révélatrices du chaos dont certains ont besoin pour voir émerger leur créativité.

L'atelier de Francis Bacon

L’atelier de Francis Bacon tel que reconstitué à la Hugh Lane Gallery de Dublin.
Crédits image (creative common) : Flickr / R. K.

Et vous, quelles sont vos recettes pour stimuler votre créativité ? Si vous en cherchez, regardez les miennes. Peut-être vous inspireront-elles ?



Publié dans Divers.

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