16 avril 2012 636 mots, 3 min. de lecture

Les plus belles manières de mettre un produit en valeur. Episode 6 : Patrick Roger

Par Pierre-Nicolas Schwab Docteur en marketing, directeur de IntoTheMinds
Patrick Roger est un chocolatier qui est devenu assez fameux en France. Il a gagné le concours du meilleur ouvrier de France (MOF) dans sa spécialité est arbor fièrement les couleurs de la France sur le col de son uniforme. […]

Patrick Roger est un chocolatier qui est devenu assez fameux en France. Il a gagné le concours du meilleur ouvrier de France (MOF) dans sa spécialité est arbor fièrement les couleurs de la France sur le col de son uniforme. Contrairement à la plupart ce ceux qui ont gagné le concours, Patrick Roger a ouvert plusieurs points de vente avec une vision. Ce que je veux dire par là c’est que les points de vente ont tous une identité sous-jacente et suivent une ligne directrice cohérente au niveau du marketing (ce qui est assez rare parmi les entrepreneurs, tous secteurs confondus comme le montre une étude que nous nous sommes en train de mener). L’identité de la marque Patrick Roger est à mon sens plus forte que celle d’autres chocolatiers. Prenez par exemple le magasin Marcolini que j’avais visité quelques jours auparavant et qui est situé à un jet de pierre du magasin de Patrick Roger. Il s’agit d’un beau magasin certes, mais classique dans son agencement. Si vous visitez plusieurs magasins Marcolini vous retrouverez sans doute des éléments communs mais l’homogénéité sera moins fort que chez Patrick Roger. Chez ce dernier l’expérience client est structurée autour de ses deux couleurs fétiches qui proposent une alternative intéressante au canons classique du luxe (ou interprétés comme tels par notre cerveau) : le blanc, le noir, le doré et l’argenté. Visionnez les images ci-dessous et vous comprendrez de quoi je parle.

Après avoir reçu l’autorisation de faire une session photo dans le nouveau point de vente du Sablon, à Bruxelles, je m’en suis donné à cœur joie pendant une heure ; et je dois bien avouer qu’il n’a jamais été aussi simple de faire de belles photos (à mon modeste niveau bien entendu). Le magasin est très attractif visuellement et pourrait sans problème entrer dans mon Top50 des points de vente les plus « expérientiels ». Son agencement est classique à l’exception de deux « détails ».

Le premier est une console centrale oblongue qui a vocation à exposer les produits (à « exhiber » oserais-je dire) sans que ceux-ci ne constituent toutefois une marchandise à vendre. Les coffrets qui y sont exposés sont en effet uniquement là pour vous donner envie de les remplir des chocolats qui vous feront plaisir. Pour ce faire il vous suffira de vous rendre au comptoir dernière étape de votre parcours dans le magasin que la console centrale aide à définir. Cette dernière définit en effet naturellement le flux des visiteurs qui tourne dans le magasin dans le sens horaire, passant d’abord devant les produits prêts à emporter avant de finir devant le comptoir où les deux employés présents se feront un plaisir de vous faire céder à la tentation.

Le second « détail » est la vitrine du magasin qui n’expose pas de produits à vendre mais une sorte de pièce maîtresse dont le but est d’attirer le regard (et le chaland). Cette fois-ci, à l’occasion de Pâques, la vitrine était remplie d’œufs géants à la géométrie légèrement revisitée, couverts de cacao en poudre. Une belle manière de se différencier de la vitrine du tout proche Marcolini, dont les alcôves sont directement inspirées des joaillers et en particulier de Cartier, qui expose ces produits de cette manière depuis des années (les connaisseurs noteront que les chocolats Marcolini sont servis aux clients dans les boutiques Cartier des Paris, heureuse coïncidence).



Publié dans Marketing.

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