30 janvier 2013 1040 mots, 5 min. de lecture Dernière mise à jour : 27 octobre 2023

Le vin a également son sommet sur l’innovation : il s’est tenu à Bruxelles

Par Pierre-Nicolas Schwab Docteur en marketing, directeur de IntoTheMinds
Le Wine Business Innovation Summit (WBIS pour faire court) fut organisé le 19 Janvier à Bruxelles et a réuni entrepreneurs et leaders de l’industrie du vin pour une journée de réflexion et d’inspiration. Il s’agissait lors de cette journée de […]

Le Wine Business Innovation Summit (WBIS pour faire court) fut organisé le 19 Janvier à Bruxelles et a réuni entrepreneurs et leaders de l’industrie du vin pour une journée de réflexion et d’inspiration. Il s’agissait lors de cette journée de parler de business models, de startups, de tendances de consommation, bref de sujets qui ont trait au management. Le moins que l’on puisse dire c’est que cette journée a été réussie.

Nous avions été invité au WBIS en 2012 à une époque où les organisateurs, Jens de Maere et Marc Roisin, cherchait quelqu’un pour donner le coup d’envoi du sommet avec une intervention qui prenne du recul par rapport à l’industrie viti- vinicole et puisse inspirer les participants. Malheureusement l’agenda déjà serré de la journée n’aura pas permis d’insérer une intervention supplémentaire et c’est donc en simples visiteurs (très attentifs tout de même) que nous y avons participé.

La journée était divisée en 3 parties principales, 3 « slots de 90 minutes » pendant lesquelles 3 workshops avaient lieu en parallèle. En tout ce sont donc 9 workshops qui ont eu lieu sur des thématiques diverses mais très orientées business. Sans surprise les média sociaux se taillaient la part du lion mais des sujets plus techniques comme le management des bases de données et la gestion identitaire de la marque étaient également abordés. Si vous voulez lire les notes d’un des participants (et ancien collaborateur d’IntoTheMinds) suivez ce lien vers le blog personnel de Sebastien.

Quoi de neuf dans le secteur du vin ?

Voici en quelques points ce qui nous a marqué.

Où est le offline ?

Il y a un nombre important de nouvelles startups qui se lancent ou ont des projets en relation avec le vin. La plupart d’entre elles sont 100% online et curieusement nous avons rencontré peu de startups et entendu parler de peu de projets offline. Nous pensons qu’il s’agit là d’un problème stratégique important. S’il est bien entendu devenu impossible d’exister sans une stratégie online, nous restons persuadés que l’importance des ramifications offline  reste sous-estimé. A un moment ou à un autre, quel que soit votre business model, un moment de vérité interviendra qui aura toutes les chances d’être offline. La maîtrise du offline est donc une clé de a réussite car c’est sur cet aspect que vous serez jugé. Malheureusement nous constatons que beaucoup de startup rêvent d’un business 100% online ou les aspects physiques auront disparu. Attention de ne pas prendre vos rêves pour des réalités.

Quelles leçons tirer des échecs

Nous avons vu des startups se lancer dans des projets qui avaient déjà échoué dans le passé. Nous avons d’une part été surpris par le peu de connaissances qu’elles avaient de ces projets et d’autre part nous sommes restés dubitatifs devant le peu d’attention accordée à la « mise à l’échelle » (« scalability » en anglais dans le texte). Notre impression est que les entrepreneurs pensent trop peu au développement de leur business au-delà de leur zone géographique et surtout au-delà de leur zone de confort. L’une des premières interventions de la journée, par Robert Joseph, nous a beaucoup inspiré de ce point de vue. Robert expliquait qu’il y a deux types d’entrepreneurs dans le monde du vin : ceux qui font cela par passion et ceux qui sont là pour l’argent. Le problème expliquait-il est que les premiers ne font pas le point par rapport au second et sont voués, à plus ou moins long-terme, à disparaître. Le propos est peut-être caricatural mais reflète bien la dichotomie latente dans l’industrie du vin. Les passionnés sont donc ceux qui pensent le moins à la mise à l’échelle ce qui nous conduit à formuler le conseil suivant : ne démarrer pas votre entreprise si vous n’avez pas à l’avance défini un plan pour la faire grandir de manière globale.

Les médias sociaux : la grande illusion

Les médias sociaux sont une illusion. Certains prestidigitateurs veulent vous faire croire qu’il s’agit là d’une panacée mais à part un ou deux cas exceptionnels, rien n’est moins vrai que de penser que les médias sociaux vous apporteront des clients à la pelle. Rappellez-vous ce que nous vous disions sur les aspects offline. Si vous maîtrisez les aspects online mais que vous n’êtes pas performants sur le offline, soyez assurés que vous ne survivrez pas longtemps. Malgré la discussion qui commence à s’initier sur le retour sur investissement (ROI) des médias sociaux, nous pensons que les indicateurs de performances (KPI’s) sont encore trop souvent pris à la légère et masquent la réalité.

Conseils pour votre étude de marché et votre plan d’affaires (que ce soit à Bruxelles, en Belgique ou ailleurs)

Nous voudrions prodiguer aujourd’hui deux conseils. Le premier c’est que vous devez avoir une idée claire et réaliste de la manière dont vous allez devenir un acteur global. Si vous n’avez aucune idée de la manière de vous développer au-delà de votre zone géographique et de votre zone de confort, ne commencez pas l’aventure entrepreneuriale.

Le second concerne les médias sociaux. Si vous pensez que les médias sociaux vont vous apporter vos premiers clients détrompez-vous. Il existe bien sûr des exceptions (qui marquent les esprits et font croire à la généralisation d’une méthode) mais la plupart des entreprises se développent d’abord grâce au premier et au second cercle de relation. Vous allez d’abord vendre à vos amis et ensuite aux amis de vos amis avant de voir débarquer chez vous de parfaits inconnus. Ce processus peut prendre plus ou moins de temps. En vérité s’il existe bien une règle quasi universelle c’est que le réseautage est important et que sans réseaux faire des affaires est beaucoup plus difficile.



Publié dans Entrepreneuriat, Innovation.

Donnez votre avis

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *