25 avril 2012 460 mots, 2 min. de lecture

L’Allemagne, un écosystème propice aux PME ?

Par Pierre-Nicolas Schwab Docteur en marketing, directeur de IntoTheMinds
Dans une tribune publiée dans Le Figaro, Jean-Pierre Robin se faisait l’écho d’un éditorial publié par le Prix Nobel d’économie 2008 Paul Krugman dans les colonnes du NY Times. Dans son éditorial Paul Krugman défendait le bilan d’Apple, une entreprise […]

Dans une tribune publiée dans Le Figaro, Jean-Pierre Robin se faisait l’écho d’un éditorial publié par le Prix Nobel d’économie 2008 Paul Krugman dans les colonnes du NY Times. Dans son éditorial Paul Krugman défendait le bilan d’Apple, une entreprise qui est a basé son modèle industriel sur l’outsourcing et qui a donc créé des jobs non qualifiés en Chine et non aux Etats-Unis. Alors que l’explication en général donnée pour cet offshoring est le coût de la main d’œuvre, pour Paul Krugman la raison principale est à chercher dans ce que l’on pourrait appeler l’écosystème chinois. Autour des usines s’est en effet développé un tissu d’entreprises qui vivent et font vivre les usines. Toute la supply chain y est présente et grâce aux temps de réaction (et distances) très courts, les fabricants chinois ne sont pas seulement concurrentiels sur les prix mais également sur les délais.

Jean-Pierre Robin fait dans sa tribune un parallèle intéressant avec l’Allemagne. Le modèle économique d’outre-rhin (dont plus de 18% du PIB repose encore sur l’activité industriel alors que la France se contente de 11% et la Belgique de 13%) n’est pas imitable en l’état. Même portée aux nues par les gouvernements européens pour la vigueur de sa croissance et sa résistance à la crise, l’Allemagne reste inimitable en ceci qu’elle a su, à l’instar de la Chine, développer un tissu d’entreprises de petite taille (PME) gravitant autour des grands noms que l’on connait. Ces PME se sont hautement spécialisées (je donnais un exemple anecdotique dans un billet récent sur Rolls-Royce) et participent à l’avantage concurrentiel de l’Allemagne sur les autres pays d’Europe (on pourrait toutefois opposer à M. Robin l’exemple de l’Italie, également largement basé sur les PME, mais dont l’efficacité a été plombée par 10 ans de stagnation sous l’ère Berlusconi).

 

En conclusion les comparaisons avec le modèle allemand seraient vaines et l’appel des politiques à « imiter » la politique allemande irréaliste dans une optique de relance économique. Mais dès lors, que nous reste-t-il ?

 

Mon avis :

Si vous ne deviez retenir qu’une illustration de cette proximité opérationnelle, ce serait celle de l’usine Porsche de Leipzig (où sont fabriqués les modèles Cayenne et Panemera) ne dispose que d’un stock de 60 minutes pour les pièces destinées à être assemblées sur la ligne de production.



Publié dans Stratégie.

1 commentaire

  1. Intéressant billet … cela rejoint la théorie des clusters de Porter … en Italie, le bel exemple est l’industrie de la moto avec une kyrielle de sous-traitants hyper spécialisés !

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