2 mai 2014 901 mots, 4 min. de lecture Dernière mise à jour : 8 novembre 2023

Interview : les tribulations d’un néo-entrepreneur dans le secteur de l’HORECA

Par Pierre-Nicolas Schwab Docteur en marketing, directeur de IntoTheMinds
Steve Gravy a démarré Ethnik, un point de vente de restauration rapide de qualité situé dans le quartier européen de Bruxelles. Accompagné par IntoTheMinds dans la réalisation de son projet nous revenons aujourd’hui avec lui sur les moments forts de […]

Steve Gravy a démarré Ethnik, un point de vente de restauration rapide de qualité situé dans le quartier européen de Bruxelles. Accompagné par IntoTheMinds dans la réalisation de son projet nous revenons aujourd’hui avec lui sur les moments forts de son projet, les leçons et les satisfactions qu’il en tire. Une bonne lecture pour tout entrepreneur, et en particulier pour les porteurs de projet qui rêvent de lancer leur propre concept HORECA.

IntoTheMinds : Quelles ont été vos trois principales motivations pour devenir entrepreneur ?

Steve Gravy : Premièrement, il faut savoir que je suis fils d’indépendants. Mes parents ont travaillé ensemble pendant 30 ans. Ils ont tenu une librairie. J’ai donc été baigné dans cette ambiance entrepreneuriale depuis ma petite enfance.

Deuxièmement, je dirais la liberté d’être son propre patron et ne devoir rendre des comptes qu’à soi-même.

Ça peut sembler pour certains être une pression supplémentaire dû au risque d’échec exacerbé par le climat d’insécurité socioéconomique ambiante mais la volonté de développer mon projet a été la plus forte.

ITM : Décrivez-nous en quelques mots vos trois plus grandes difficultés pour lancer votre entreprise ?

SG : Les trois plus grandes difficultés ont été dans l’ordre : le financement, le financement et le financement.

Plus sérieusement, et on l’a déjà mentionné sur ce blog, si on est un nouveau venu sans palmarès séduisant pour les banques ou qu’on n’a pas de bien à mettre en garantie, impossible d’avoir un crédit dans une banque même avec un business plan en béton armé relu et corrigé par des personnes compétentes (coach d’accompagnement d’un guichet d’économie locale, conseiller en marketing et en étude de marché, expert-comptable,…) rien n’y a fait.

ITM : Qui vous a aidé tout au long du processus de création ?

SG : Mon coach du guichet d’économie locale de saint gilles a été une aide précieuse au début du développement du projet mais très vite, il s’est avéré nécessaire de faire une réelle étude de marché.

J’ai donc suivi une mini formation à l’ABE qui présentait des outils afin de réaliser son étude de marché présentée par Pierre-Nicolas Schwab.

J’ai été séduit par la clarté de son exposé qui m’a donné envie d’en savoir plus.

J’ai donc pris rendez-vous avec quelques jours après la formation et nous avons pu discuter à bâtons rompus sur ce que je désirais et sur ce qu’il pouvait faire pour moi.

Il s’en est suivi un accompagnement étalé sur 5 mois et qui a été bien primordial pour le développement de mon projet. Plusieurs recadrages ont été nécessaires par rapport au concept même.

Le subside de pré activité octroyé par la région de Bruxelles Capitale a permis de financer 50% de l’étude et a été une aide précieuse.

ITM : A part le fait d’avoir démarré, tout simplement, quels sont vos trois plus grands motifs de satisfaction ?

SG : Malgré le surplus de travail que le statut d’indépendant génère, l’épanouissement personnel que cela procure est immense.

Une chose importante également est l’échange que nous avons avec les clients.

Un autre grand plaisir, c’est de voir un client que nous connaissons qui revient avec une autre personne à qui il explique le concept de notre établissement.

ITM : Comment voyez-vous vous votre avenir personnel et celui de votre entreprise ?

SG : A court terme, il est d’abord nécessaire de rendre notre entreprise pérenne. Après deux mois d’exploitation, nous n’avons pas encore atteint le seuil de rentabilité. Notre objectif principal est donc de proposer de nouveaux plats qui séduisent les clients potentiels et de faire revenir ceux qui nous connaissent déjà.

A long terme, il est clair que si le premier établissement fonctionne, le but est de copier/coller le concept et d’en faire une chaine de point de vente.

Nous allons d’abord nous concentrer sur la première année puis nous verrons quels sont nos besoins pour la suite.

ITM : Quels seraient vos trois conseils à un porteur de projet avide de se lancer dans votre secteur d’activité ?

SG : Le premier conseil est général : quel que soit le secteur d’activité dans lequel on se lance, l’important est la pugnacité. Il est normal de passer par des moments de doute lorsque certains événements ne se passent pas comme prévus et il serait facile dans ces moments de baisser les bras mais il faut s’accrocher et trouver l’énergie nécessaire pour passer les turbulences.

Par rapport au secteur Horeca :

Il est vrai que le secteur est dans le collimateur des banques car les statistiques quant aux faillites sont importantes.

J’insisterais donc sur deux points essentiels :

  1. La bonne situation de l’emplacement d’exploitation est essentielle.
  2. Il est nécessaire de se distinguer de la concurrence par un concept propre, une image, une identité ou même par la nature des produits.


Publié dans Entrepreneuriat.

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