28 octobre 2013 733 mots, 3 min. de lecture Dernière mise à jour : 25 mars 2021

Trendspotting : Qu’est-ce que le nomadisme ?

Par Pierre-Nicolas Schwab Docteur en marketing, directeur de IntoTheMinds
Une étude de marché repose en partie sur l’investigation et l’étude des tendances de consommation passées, actuelles et futures qui peuvent avoir un effet sur l’activité de l’entreprise faisant l’objet de l’étude. La recherche de ces tendances peut être considérée […]

Une étude de marché repose en partie sur l’investigation et l’étude des tendances de consommation passées, actuelles et futures qui peuvent avoir un effet sur l’activité de l’entreprise faisant l’objet de l’étude. La recherche de ces tendances peut être considérée comme une partie intégrante de l’analyse PESTEL (voir notre cours sur PESTEL sur speakerdeck) dont le but est d’étudier, pour un marché donné, tous les composantes qui ne sont pas sous votre contrôle : les composantes Politique, Economique, Sociologique, Technologique, Ecologique et Légale. Regardez la première lettre de chacun des mots précédents et vous comprendrez d’où vient l’acronyme PESTEL.

Lors d’une analyse du marché nous nous devons bien sûr d’étudier les tendances ; ce qui nous a frappé c’est que certaines tendances de fond ont des effet énormes sur un grand nombre de secteurs. Le nomadisme est l’une d’elles.

Qu’est-ce que le nomadisme ?

Le nomadisme est défini (source Wikipédia) comme « un mode de vie fondé sur le déplacement et par conséquent un mode de peuplement ». Cette définition ne s’applique évidemment pas au nomadisme tel qu’il est compris dans nos sociétés modernes. Dans ce dernier contexte le nomadisme se réfère plutôt aux modes de vie rendus possibles par le développement des possibilités de communication et en particulier par les appareils mobiles (tablettes, téléphones portables, smartphones). Dans un contexte de difficulté croissante de transport dans les zones urbaines et périurbaines, le nomadisme décrit la possibilité pour les travailleurs urbains modernes d’emporter avec eux leurs objets essentiels (des objets de travail mais aussi des effets personnels) et de vivre leurs vies professionnelle et personnelle sur différents « territoires ». Dans le nomadisme moderne, la définition même de «territoire» s’estompe. Le mot « territoire » devient plus étroitement lié à une définition abstraite d’espace-temps qu’il n’est lié à un espace géographique strict.

Pourquoi la notion de territoire a-t-il perdu sa composante géographique ?

Le nomadisme est défini à l’origine en termes de territoire (voir ci-dessus). Aujourd’hui, les gens vivent dans des territoires plus abstraits : il y a d’abord un territoire personnel (aussi appelé la « sphère privée ») et un territoire professionnel (ce que vous faites et qui vous êtes ou pensez être au travail). Ces deux espaces définissent à leur tour les deux personnalités que nous construisons et que nous gérons en permanence ; ils nous aident également à gérer la continuité entre les deux. Il y a quarante ans, il y avait une séparation claire entre vie professionnelle et vie personnelle. Aujourd’hui, la frontière est floue, car ces deux vies sont interconnectées, au sens propre comme au sens figuré.

Des objets transportés d’un territoire à l’autre

Cela a pour conséquence (ou en est peut-être la cause) que des objets ayant appartenu à un territoire en particulier s’immiscent désormais dans l’autre. Nous portons et transportons nos téléphones, smartphones, ordinateurs portables et tablettes du travail dans la maison et sommes connectés en permanence. C’est une évidence pour tous. Pourtant, ce qui est moins évident et que nous aimerions mettre en exergue dans cet article, c’est que les objets voyagent aussi dans l’autre sens.

Les objets personnels au travail étaient limités dans le passé à une photo de famille encadrée et posée sur un bureau. La flexibilisation des espaces de travail, la montée en puissance de l’open space, ont rendu cette pratique obsolète. Nous portons désormais notre musique sur notre smartphone, que nous écoutons au bureau, et qui dresse virtuellement entre collègues les barrières que les open spaces ont voulu abolir.

Conclusion

Nous sommes maintenant entrés dans un mode de vie où toute une série d’objets font l’aller-retour entre plusieurs « territoires » et où les objets personnels sont également de plus en plus envahissants dans les espaces professionnels. Ces objets ont pour but de recréer des barrières et ont pour particularité de devoir s’adapter aux contraintes de mobilité. Cela ouvre un marché pour les entreprises qui seront capables d’en repenser l’usage. Dans les jours qui viennent, nous vous présenterons un exemple concret d’objet nomade inventé par une startup française. Restez connectés…



Publié dans Marketing.

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