5 octobre 2011 434 mots, 2 min. de lecture Dernière mise à jour : 6 novembre 2023

Le lien entre faillites et créations d’entreprises

Par Pierre-Nicolas Schwab Docteur en marketing, directeur de IntoTheMinds
Lors de mon intervention hebdomadaire à l’Agence Bruxelloise pour l’Entreprise j’évoquais le nombre de faillites record en Belgique. Depuis Janvier 2008 nous en sommes à +35%. Une personne de l’assistance m’objectait que si le nombre de faillites augmentait c’était parce […]

Lors de mon intervention hebdomadaire à l’Agence Bruxelloise pour l’Entreprise j’évoquais le nombre de faillites record en Belgique. Depuis Janvier 2008 nous en sommes à +35%.

Une personne de l’assistance m’objectait que si le nombre de faillites augmentait c’était parce que le nombre de création d’entreprises avait augmenté dans les mêmes proportion.

J’ai voulu en avoir le cœur net alors je suis allé fouiller moi-même sur StatBel. Pour obtenir les chiffres de créations d’entreprises j’ai fait la somme, pour chaque région administrative (Bruxelles-Capitale, Wallonie, Flandres) des Primo-assujettissements, Ré-assujettissements et émigration d’entreprises. Les autres chiffres disponibles sont en effet en négatif (cessation et immigration) et ne nous intéressent pas dans ce cadre.

Malheureusement la vérité n’est pas celle que l’on pense. En fait nous avons atteint à nouveau en 2010 le niveau de création d’entreprises de 2007, c’est-à-dire le niveau d’avant la crise. Le plus bas de la création d’entreprises a été atteint en 2009 avec 69665 unités.

Le nombre de faillites n’a quant a lui cessé d’augmenter et le rythme de l’augmentation s’est infléchi à partir de 2009 (mais les chiffres de 2011 montrent que la hausse repart de plus belle).

Mon avis :

Il n’est donc pas correct de penser de prime abord que l’augmentation du nombre de faillites est du à l’augmentation du nombre de créations d’entreprises. Si des statistiques sur la création d’entreprises étaient disponibles sur un plus grand laps de temps (les chiffres disponibles ne remontent pas au-delà de 2006) on pourrait s’intéresser à un effet différé dans le temps puisque la cessation d’activité n’intervient pas immédiatement mais x années après la création. Ce qui est clair toutefois c’est qu’en prenant une période de référence de 3 ans qui correspondrait peu ou proue à la disparition de la moitié des sociétés créées, on devrait constater un infléchissement du nombre de faillites à partir de 2011 (2008+3). Or il n’en est rien puisque Septembre 2011 constitue un nouveau record au niveau du nombre de faillites (1165 entreprises ont disparu). D’autres phénomènes sont donc à l’œuvre. Comme le révélait la dernière étude du Centre des Entreprises en Difficulté (CED) les entreprises de plus de 10 ans, jusque là épargnées, ont fait plus appel aux services du CED que les années précédentes, preuve que les startups ne sont plus les seules à souffrir de la crise.



Publié dans Entrepreneuriat, Recherche.

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