13 juillet 2011 477 mots, 2 min. de lecture

L’argent au noir, plaie des entrepreneurs

Par Pierre-Nicolas Schwab Docteur en marketing, directeur de IntoTheMinds
Depuis qu’IntoTheMinds a commencé sa série de formations à l’Agence Bruxelloise pour l’Entreprise (ABE) sur les Etudes de Marché, une problématique revient de manière récurrente. Nous expliquons aux entrepreneurs qu’il n’est pas inutile, avant de se lancer, de consulter les […]

Depuis qu’IntoTheMinds a commencé sa série de formations à l’Agence Bruxelloise pour l’Entreprise (ABE) sur les Etudes de Marché, une problématique revient de manière récurrente.

Nous expliquons aux entrepreneurs qu’il n’est pas inutile, avant de se lancer, de consulter les bilans de ses concurrents ou de sociétés actives dans le même domaine et ayant une taille équivalente. Ceci permet de vérifier, sans gros effort, si la marge que vous espérez ou sur laquelle vous avez construit votre business plan correspond à celle de votre futur secteur d’activité. Si vous espérez 20% de marge et que les bilans de tous vos concurrents montrent une marge à 1%, il vous en faudra sans doute conclure que vous avez oublié certains facteurs et que vous surestimez vos retours.

Parmi les participants aux formations, ceux qui ont un projet dans l’HoReCa (Hotel Restaurant Cafés) nous expliquant que les bilans ne veulent rien dire et qu’ils comptent sur l’argent au noir pour gagner leur vie et « s’en sortir ».

Mon avis :

Tout d’abord il me semble assez curieux de se lancer dans l’aventure entrepreneuriale seulement pour « s’en sortir ». Mais les recherches en entrepreneuriat montrent en effet qu’une proportion non négligeable d’entrepreneurs le deviennent moins par choix profond qu’à cause de facteurs exogènes (chômage, période de crise par exemple).

Ensuite il est vrai que le secteur HoReCa n’est pas connu pour son respect des lois fiscales et que l’argent au noir fait encore partie des –mauvaises- habitudes. Les bilans sont donc à prendre avec toute la circonspection qui s’impose.

Ce qui par contre est difficilement acceptable c’est l’attitude de ces candidats entrepreneurs qui consiste à prendre en compte sciemment des recettes au noir dans le montage de leur affaire. Regardez la situation en face : nous sommes toujours en période de crise économique et l’Etat belge cherche 22 milliards d’Euros ; le secteur HoReCa est soumis a des contrôles de plus en plus stricts ; les sommes résultant de la fraude et récupérées par l’Etat sont –heureusement- en augmentation constante d’année en année preuve que les contrôleurs font bien leur travail ; on parle de mettre en place des caisses enregistreuses équipées de mouchards. Qui dans ces conditions pourrait encore, à moyen ou long-terme, compter sur l’argent au noir pour s’en sortir ? Attachez-vous, candidats entrepreneurs, à monter un dossier qui tienne la route en faisant abstraction des recettes au noir. C’est la seule façon de s’assurer de la pérennité de votre business.

Et pour finir une petite anecdote. Lors de la dernière session un participant remarqua « L’argent au noir ça vous paye vos vacances ». « vos vacances à l’ombre » lui rétorquais-je.



Publié dans Entrepreneuriat.

2 commentaires

  1. Je suis tout à fait d’accord avec ce que dis l’article, beaucoup d’entrepreneurs sont dans l’argent au noir pour éviter de payer tout types de taxes. Par ce qu’aujourd’hui l’État taxe énormément et beaucoup de futurs entrepreneurs ne font pas attention à ce détail surtout lorsque la concurrence est rude!!!

    Beaucoup cèdent donc à la facilité et cela se voit dans les magouilles que l’on trouve au niveau des caisses enregistreuses. Où beaucoup d’employeurs se sont fais choper pour des fraudes.

  2. Merci pour votre commentaire.
    Ce dernier nous incite à parler de la rentabilité des entrepreneurs dans l’Horeca. Nous publierons donc un article sur le sujet mercredi.

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