13 avril 2015 938 mots, 4 min. de lecture Dernière mise à jour : 30 octobre 2019

Dépassez vos limites : faites un doctorat

Par Pierre-Nicolas Schwab Docteur en marketing, directeur de IntoTheMinds
Mon aventure doctorale touche lentement à sa fin. Ma défense privée est prévue le 30 Juin. J’ai pensé que ce serait une bonne idée d’utiliser mon blog pour réfléchir aux 6 dernières années passées à travailler sur mon PhD en marketing. J’ai été […]

Mon aventure doctorale touche lentement à sa fin. Ma défense privée est prévue le 30 Juin. J’ai pensé que ce serait une bonne idée d’utiliser mon blog pour réfléchir aux 6 dernières années passées à travailler sur mon PhD en marketing.

J’ai été inspiré par le blog de Laurence Dessart, une autre doctorante que j’ai rencontrée à l’Université d’Édimbourg. Laurence tient également un blog où elle à l’habitude de publier des conseils et réflexions précieuses sur son propre travail de thèse

Les premières années d’errance

Quand je regarde en arrière, les six dernières années  (dont deux consacrées à la formation doctorale) n’ont pas été de tout repos. En fait si … Je me rends compte qu’à certains moments je me suis reposé sur mes lauriers et que j’ai été très improductif.

Bien sûr, je travaillais en parallèle et essayais de tout gérer sur mon temps libre, ce qui était loin d’être facile. Plusieurs fois, j’ai perdu la foi, mais je n’ai jamais -vraiment- eu l’envie d’arrêter. Travailler seul est en fait la partie la plus difficile de la thèse (pour ceux qui sont auto-financés; pour les autres les collègues de l’unité de recherche permettent d’avoir un noyau). S’auto-motiver n’est au final pas la chose la plus facile pour un être humain. Vous aurez toujours mieux à faire que de travailler: regarder la télévision, dormir, vous reposer, … les tentations sont multiples.

Vous avez également des facteurs externes qui jouent sur le cours de votre travail et que vous ne pouvez pas contrôler: perdre votre directeur de thèse en est une; la maladie et les problèmes familiaux sont deux autres exemples relativement courants. En fait faite une thèse prend tellement de temps qu’à un moment ou à un autre les problèmes surviendront. Ce n’est qu’une question de probabilité et plus vous avancez dans la vie, plus les risques grandissent (d’où l’intérêt de faire votre PhD quand vous avez 25 ans et pas à 35 ans comme cela a été mon cas).

Septembre 2014, le point de basculement

Pour une raison que j’ignore, la période qui a suivie les vacances d’été 2014 a été déterminante. Quand je suis revenu de vacances (après n’avoir strictement rien fait) j’ai décidé qu’il fallait en finir en 2015. J’ai pensé -à tort- que je n’avais plus qu’un article à écrire mais la déconvenue a été de taille. Une réunion avec le directeur du centre de recherche m’a ramené à la dure réalité. En fait, la règle des trois articles ne tient que si vous les écrivez vous-même. Au final je n’avais même pas fait la moitié du chemin et il me fallait écrire encore au moins deux autres articles, dont un seul.

Pour y parvenir, j’ai dû me discipliner; adopter une discipline comme jamais auparavant. A partir de septembre 2014 le réveil a sonné chaque jour à 4 heures du matin pour me permettre de me concentrer sur ma recherche avant d’aller travailler. Et cela a fonctionné. J’ai pu rédiger les manuscrits de deux articles en trois mois, et le troisième est en cours « d’accouchement ».

En regardant derrière moi et en repensant à cette époque, j’ai une scène du film « Two for the money » qui me revient à l’esprit.

 

 

Quand Al Pacino feint une crise cardiaque et se fait « engueuler » par Matthew McConaughey, il lui dit la chose suivante (je vous le laisse en anglais dans le texte) :

There is no such thing as too far. You push everything as far as you can. You push, and you push, and you push until it’s not pushing back. And then you push some God damn’ more”

Un doctorat est exactement comme ça. Lorsque vous démarrez votre doctorat, vous n’avez aucune idée de ce que vous êtes capable de faire. Vous vous rendrez vite compte que vos limites ne sont là que pour être dépassées. Voilà l’enseignement majeur du doctorat.

La confiance en soi (et la crédibilité ?) sont dopés

Outre les connaissances acquises dans un sujet donné (et relativement précis), le principal avantage de la thèse est qu’elle booste votre niveau de confiance en vous, ce qui peut se traduire par l’augmentation de crédibilité vis-à-vis des autres.

Vous allez bien sûr devenir un expert dans votre domaine (dans mon cas en marketing, et plus précisément en gestion des réclamations et en satisfaction client). C’est le but de la thèse. Mais pour atteindre ce niveau d’expertise vous aurez à acquérir beaucoup d’autres compétences. C’est ce que j’appelle les effets secondaires. Dans mon cas, j’ai approfondi ma connaissance de la recherche qualitative (mes remerciements à David Silverman ici qui a eu une influence majeure sur mon parcours de recherche, notamment en parlant de moi dans son dernier livre), et ai acquis des compétences en recherche quantitative. Voilà pour le côté technique.

Mais trouver votre sujet de thèse dépend aussi de vos lectures. J’ai lu (et imprimé) des centaines d’articles dans diverses disciplines: marketing bien sûr, mais également entrepreneuriat, linguistique, psychologie, etc… Voilà ce qui dans mon esprit constitue le principal avantage de la thèse. Vous acquérez une connaissance très large que vous serez en mesure d’utiliser dans des situations très différentes. Ce spectre ultra large fera certainement la différence avec d’autres quand il s’agira de trouver un travail ou, dans mon cas, de convaincre des clients de votre professionnalisme.



Publié dans Recherche.

2 commentaires

  1. Salut! ^_^

    J’ai trouvé cet article très interessant 🙂

    J’aimerai vous poser des question: est-ce-que je peut vous contacter au adresse e-mail que j’ai vu on votre page LinkedIn?

    Merci 🙂

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